Peintre primitif niçois, premier
représentant de la lignée des peintres Bréa, Ludovico
ou Louis Bréa est né à Nice vers 1450.
Actif à Nice et dans l’arrière-pays niçois, à Monaco, à Gênes et sur la Riviera ligure, il est mort vers 1522-1525.
Actif à Nice et dans l’arrière-pays niçois, à Monaco, à Gênes et sur la Riviera ligure, il est mort vers 1522-1525.
À Nice, la
Monastère de Cimiez conserve sa première œuvre connue :
Pietà (1475).
À
Monaco, Louis Bréa met la dernière touche au Retable de
Saint-Nicolas le 20 août 1500.
L’église Saint-Nicolas de Monaco, achevée en 1321, se trouvait a l’emplacement
du transept de l’actuelle cathédrale (dont la première pierre a été posée en 1875).
du transept de l’actuelle cathédrale (dont la première pierre a été posée en 1875).
À
l'époque, saint Nicolas était le saint le plus vénéré à Monaco
et il était le patron de l'église paroissiale.
C'est la raison pour laquelle le Retable de Saint-Nicolas (202 x 260 cm) a été payé par toute la population de Monaco.
C'est la raison pour laquelle le Retable de Saint-Nicolas (202 x 260 cm) a été payé par toute la population de Monaco.
Saint Nicolas ou Nicolas de Myre (vers
270-345) a été l'évêque de Myre en Lycie (région montagneuse,
sur la côte sud de l'actuelle Turquie, à égale distance de Crète
et de Chypre) . Au cours de la persécution des chrétiens de 310, il
est capturé et torturé. Un an avant sa mort, il fait détruire, à Myre, le
temple de Diane.
Sur
le retable peint par Louis Bréa, saint Nicolas est assis sur un
trône et tient dans sa main gauche une crosse épiscopale.
Il lève deux doigts de sa main droite en signe de bénédiction.
Il lève deux doigts de sa main droite en signe de bénédiction.
Dans la partie centrale du registre
supérieur, Louis Bréa peint un « Christ de pitié »,
image censée susciter la pitié du fidèle à l’évocation des
souffrances endurées par Jésus. Debout dans son tombeau, les yeux
fermés, Jésus Christ est veillé par la sa mère et par saint Jean.
À
gauche et à droite de la scène centrale, Bréa représente l’ange
Gabriel et la Vierge Marie au moment de l’Annonciation. L’unité
d’action et de
lieu de la scène
est suggérée en
utilisant la même couleur pour le mur du fond, le même carrelage
pour le sol et
le même encadrement pour les
fenêtres qui se font face.
Dans sa main gauche, l’ange Gabriel tiens une banderole sur
laquelle sont écrits les mots avec lesquels il salue la Vierge :
AVE GRATIA PLENA DOMINUS - Salut, pleine de grâce, le Seigneur (est avec toi) [Luca 1, 28].
AVE GRATIA PLENA DOMINUS - Salut, pleine de grâce, le Seigneur (est avec toi) [Luca 1, 28].
D’une
part et d’autre de saint Nicolas sont représentés saint Stéphane
(une pierre sur la tête) et saint Laurent.
À droite de saint Laurent, est
représentée sainte Marie-Madeleine et, au-dessus d’elle,
sainte Anne tenant dans ses bras sa fille, la Vierge Marie - un livre ouvert dans ses mains, et son petit-fils, Jésus.
sainte Anne tenant dans ses bras sa fille, la Vierge Marie - un livre ouvert dans ses mains, et son petit-fils, Jésus.
Sur
la partie latérale droite, de haut en bas, sont représentés :
sainte
Brigitte - ou santa Brigida, tenant dans ses mains un livre et un
petit crucifix rouge ;
saint Blaise - médecine et évêque de Sébaste en
Arménie ;
sainte
Marina - alias Marguerite d’Antioche, « hissée sur le
dragon », car la légende dit
qu’elle fut avalée par un monstre, dont elle transperça le ventre pour en sortir indemne ;
qu’elle fut avalée par un monstre, dont elle transperça le ventre pour en sortir indemne ;
et sainte Julie [1].
Il
faut noter la présence récurrente des livres.
La
Vierge Marie, dans la scène de l’Annonciation, est agenouillée
devant un livre ouvert. Dans les bras de sa mère, elle lit.
Sainte Brigitte tient un livre et sainte Cécile lit également. Vraisemblablement il s’agit du même livre, la Bible.
Sainte Brigitte tient un livre et sainte Cécile lit également. Vraisemblablement il s’agit du même livre, la Bible.
Saint
Laurent, lui aussi, est en train de lire et la sérénité dégagée
par cette image est remarquable.
Pourtant, saint Laurent tient dans sa main droite un gril qui rappelle la légende de son martyre (brûlé à petit feu sur un gril).
Pourtant, saint Laurent tient dans sa main droite un gril qui rappelle la légende de son martyre (brûlé à petit feu sur un gril).
Marie-Madeleine
est reconnaissable par le vase de parfum, blanc comme le marbre,
qu’elle tient dans sa main.
C’est un rappel de la scène biblique dans laquelle elle verse le parfum sur les pieds du Christ.
C’est un rappel de la scène biblique dans laquelle elle verse le parfum sur les pieds du Christ.
« Marie, ayant pris une livre
d'un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus,
et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. »
et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. »
[Jean
12, 3]
[1] (Note du 16.11.2018)
« Sainte
Julie. Ce panneau du
retable est celui qui pose le plus d’interrogations. Pas moins de
huit saintes du nom de Julie sont en effet mentionnées dans le
Martyrologe Romain. Aucun
attribut iconographique ne permet de trancher ici en faveur de l’une
ou de l’autre : la sainte est simplement vêtue d’un manteau
rouge (signe évident du martyre) couvrant une robe bleue, retenant
ses pans ainsi que la palme du martyre
de la main gauche, tandis que de l’autre elle tient un livre à
reliure noire, le récit de sa
Passio ou les
Évangiles. Comme aucun culte n’a jamais été rendu à Monaco à
quelconque sainte Julie, on se perd en conjectures sur la présence
de cette sainte sur le retable. »
[Louis Bréa. Le Retable de Saint-Nicolas à Monaco, Connaissance des arts, Numéro hors-série, N° 154 du 01/10/2000, p. 24]
Pourtant,
en 1912, L.-H. Labande affirmait que la
sainte représentée dans ce panneau était sainte Cécile
[Les
Tableaux de la Cathédrale de Monaco peints par Louis Bréa, dans
Journal de Monaco, N° 2831 du 2
juillet 1912, p. 153].
Et si ce n'est pas ni l'une, ni l'autre ?